Redebeitrag von Ueli Mäder für den Ostermarsch Bern (CH) am 17. April 2017

 

- Es gilt das gesprochene Wort -

- Sperrfrist: 17.04., Redebeginn ca. 11 Uhr –

 

Kein Geld für Waffengeschäfte und Krieg

 

Liebe Kolleginnen und Kollegen,

Wir protestieren gegen Kriege und gegen das Geschäft mit Waffen. Die Rüstungsindustrie boomt und tötet mit. Das fordert uns heraus.

Über 100‘000 Menschen starben im Jahr 2014 in 40 Kriegen. Rüstungskonzerne verkauften Kriegsmaterial für über 400 Milliarden Dollar. Sie machten hohe Gewinne mit dem Tod. Und die Schweiz ist mitbeteiligt.(1)

Dimensionen

Der Schweizer Finanzplatz verwaltet rund 7 Billionen Franken. Viel Geld fliesst in Kriegsmaterial. Wichtige Akteure sind die Grossbanken, Kantonalbanken, die Schweizerische Nationalbank (SNB) sowie Versicherungen und Pensionskassen. Schweizerische Pensionskassen stecken jährlich über 4 Milliarden Franken in die Rüstungsindustrie. Auch die Personalvorsorgekasse der Stadt Bern investiert fast 2% ihres Anlagevermögens in Kriegsmaterialproduzenten.

Im Jahr 2014 flossen aus der Schweiz rund 800 Franken pro Kopf in Unternehmen, die Atomwaffen produzieren. Das ist viel mehr Geld als Deutschland oder Österreich dafür ausgeben. Die Schweizerische Nationalbank investierte im Jahr 2016 über 800 Millionen Dollar in 14 Atomwaffenproduzenten. Und die Credit Suisse und UBS beteiligten sich im Jahr 2015 mit 6,5 Milliarden Franken an Unternehmen, die nukleare Rüstungsgüter produzieren.(2) Zum Vergleich: Die USA gab im Jahr 2015 1‘870 Dollar pro Kopf der Bevölkerung für Verteidigung und Rüstung aus. Bei den übrigen NATO-Staaten lag der Durchschnitt bei 470 Dollar.(3) Mit dem Ostermarsch engagieren wir uns gegen die Beteiligung der Schweiz an der Rüstungsindustrie. Dringlich sind drei Forderungen:

Erstens: Wir unterstützen ein Verbot von Investitionen in die Rüstungsindustrie

Unser Bundesgesetz untersagt es, verbotenes Kriegsmaterial zu finanzieren. Die indirekte Finanzierung ist aber schwierig nachzuweisen. Und für konventionelles Kriegsmaterial existiert kein Finanzierungsverbot.

Deshalb lanciert das Bündnis gegen Kriegsgeschäfte die Volksinitiative gegen Kriegsgeschäfte. Wer Kriegsmaterial produziert, soll keine Finanzierung erhalten. Mit dem Ostermarsch unterstützen wir diese Forderung: Kein Geld aus der Schweiz für Kriege dieser Welt!

Zweitens: Wir verlangen Transparenz beim Anlageverhalten von Finanzinstituten

Unser Finanzsystem orientiert sich an Renditen. Wohin das Geld fliesst, ist oft unklar. So finanzieren wir die Rüstung in aller Welt mit.

Ethische Apelle sind wichtig, aber zu unverbindlich. Deshalb sind Finanzinstitute gesetzlich zu verpflichten, ihre Anlagen transparent darzulegen. Wer nichts zu verbergen hat, braucht keine Öffentlichkeit zu scheuen.

Drittens: Wir verantworten mit, was mit unserem Geld geschieht

Wenn wir wissen, wie Pensionskassen investieren, können wir selber mehr Einfluss nehmen. Wir können uns zum Beispiel mit andern Versicherten verbünden und Arbeitgeber dazu anhalten, die Kasse zu wechseln.

Achten wir zudem darauf, möglichst kein Geld einer Bank zu geben, die Geschäfte mit dem Krieg macht. Das mag finanzielle Einbussen mit sich bringen. Aber wir dürfen uns nicht auf Kosten anderer bereichern. (Oder mit dem schwachen Argument beruhigen lassen, dass die Aufrüstung auch Arbeitsplätze schafft.)

Unterstützen wir also, was sinnvoll ist

Der Reichtum ist in der Schweiz und global sehr einseitig verteilt. Das bringt viel Leid und (kriegerische) Konflikte mit sich. Friedenspolitik bedeutet, den sozialen Ausgleich zu fördern. Zum Beispiel über faire Löhne und Preise sowie einen gerechten (Welt-)Handel und eben den Verzicht auf Geschäfte mit den Waffen.

Ende der 1980er-Jahre kamen Hoffnungen auf: Die Rüstungsausgaben sanken, leider nur vorübergehend. Inzwischen sind sie höher denn je. Die finanzgetriebene Wirtschaftspolitik will das Kapital vermehren und private Gewinne steigern. (Das kritisiert auch die Vollgeld-Initiative.) Brechen wir aus dem engen Rendite-Denken aus. Öffnen wir freiheitliche Horizonte. Diskutieren wir auch kosmopolitische Visionen und darüber, wie die Idee eines demokratischen Weltparlaments funktionieren könnte. Soyez réalistes, demandez l’impossible!

Unterstützen wir, was wir für sinnvoll halten! Fragen wir, was wirklich wichtig ist und was wir täglich für den Frieden tun können.

 

Ueli Mäder ist emeritierter Professor für Soziologie an der Uni Basel. Seine Forschungsschwerpunkte sind die soziale Ungleichheit und Konfliktanalysen.

 

Anmerkungen:

  • (1) Grundlage: Pressemappe Ostermarsch vom 17.4.2017 in Bern.
  • (3) World Military Budgets 2016, nach: Erich Gysling, InfoSperber vom 21.2.2017.

 

Redebeitrag in französischer Sprache:

Marche de Pâques, Berne 2017: Non au financement du commerce des armes et de la guerre

Chères et chers collègues,

 Nous protestons contre la guerre et contre le financement des armes. L’industrie de l’armement est en plein essor et contribue à la tuerie. Une situation inacceptable, qui nous incite à élever la voix.

En 2014, les 40 guerres en cours tuaient plus de 100 000 personnes. La même année, les grands groupes du secteur de l’armement ont vendu du matériel de guerre d’une valeur de plus de 400 milliards de dollars. Ils profitent du commerce de la mort. Et la Suisse est complice1.

Dimensions

La place financière suisse gère environ 7000 milliards de francs. Des flux financiers importants sont injectés dans le financement du matériel de guerre. Les acteurs majeurs de ce secteur sont en particulier les grandes banques, les banques cantonales, la Banque nationale suisse (BNS), les compagnies d’assurance et les caisses de pension. Les caisses de pension suisses placent plus de 4 milliards de francs par année dans l’industrie de l’armement. Et près de 2% des actifs de la caisse de prévoyance du personnel de la ville de Berne sont investis chez des fabricants de matériel de guerre.

En 2014, la Suisse a fourni aux fabricants d’armes atomiques une somme équivalent à environ 800 francs par habitant. C’est beaucoup plus que l’Allemagne ou l’Autriche. En 2016, la Banque nationale suisse a investi plus de 800 millions de dollars dans des entreprises produisant des armes nucléaires. Et en 2015 Credit Suisse et UBS participaient à hauteur de 6,5 milliards de francs à la fabrication d’armement nucléaire2. À titre de comparaison, rappelons que les USA allouaient 1870 dollars par habitant au secteur de la défense et de l’armement en 2015. Pour les autres pays membres de l’OTAN, la moyenne était de 470 dollars3.

En participant à la Marche de Pâques, nous luttons contre la contribution de la Suisse au financement du secteur de l’armement. Trois revendications s’imposent :

Premièrement : nous demandons une interdiction des investissements dans le secteur de l’armement

La loi fédérale interdit le financement des armements proscrits. Il est toutefois difficile d’identifier le financement indirect de ce type de matériel militaire. Et pour les armes conventionnelles, la loi n’interdit pas leur financement.

C’est pourquoi la coalition contre le commerce des armes lance une initiative pour interdire les investissements dans le secteur de l’armement. Il faut en finir avec le financement des fabricants de matériel de guerre. En participant à la Marche de Pâques, nous soutenons cette revendication : empêchons que la Suisse finance les guerres de ce monde !

Deuxièmement : nous demandons la transparence sur les placements des instituts financiers

Le système financier suisse est axé sur le profit. Nous ne savons généralement pas où va l’argent. C’est ainsi que nous contribuons à financer l’industrie de l’armement dans le monde entier.

Les appels à la responsabilité éthique ont leur importance, mais ils ne sont pas contraignants. C’est pourquoi il faut introduire une obligation légale pour les instituts financiers de garantir la transparence concernant leurs placements. Qui n’a rien à cacher ne craint pas le regard du public.

Troisièmement : nous portons une responsabilité concernant l’utilisation de notre argent

En nous informant sur les pratiques d’investissement des caisses de pension, nous sommes davantage en mesure d’exercer une influence. Nous pouvons par exemple nous associer à d’autres assurés pour demander à notre employeur de changer de caisse de pension.

En outre il est important d’éviter les banques qui financent le secteur de l’armement, même si cela signifie une perte financière pour nous. Il est inadmissible de s’enrichir sur le dos des autres (ou de se laisser berner par le minable argument des emplois créés par l’industrie du matériel de guerre).d

Soutenir les secteurs utiles

La répartition de la richesse est très inégale, en Suisse et dans le monde. Ceci est source de grandes souffrances et de conflits (guerriers). Mener une politique de paix signifie favoriser la redistribution sociale. Par exemple en garantissant des salaires et des prix équitables ainsi qu’un système de commerce (mondial) basé sur la justice. Et en renonçant au financement du secteur de l’armement.

À la fin des années 1980, nous avions un espoir : les budgets militaires étaient en baisse. Mais ce recul n’était que temporaire. Aujourd’hui les dépenses militaires on atteint un record historique. La politique économique financiarisée a pour objectif de valoriser le capital et d’accroître les bénéfices privés. (Une réalité critiquée également par l’initiative pour la monnaie pleine). Sortons du carcan de la logique du profit ! Ouvrons-nous de nouveaux horizons de liberté. Discutons les visions cosmopolitiques et l’idée d’un Parlement mondial démocratique. Soyons réalistes, demandons l’impossible !

Soutenons ce que nous pensons être juste ! Demandons-nous ce qui compte vraiment, et ce que nous pouvons faire, au jour le jour, pour favoriser la paix.

Traduction: Karin Vogt
 

1 Source: dossier de presse de la Marche de Pâques du 17.4.2017 à Berne

2 http://www.tagesanzeiger.ch/wirtschaft/die-umstrittenen-investments-der-... Total-arms-sales-for-the-SIPRI-Top-100-2002-2014; SNYDER/VAN DER ZEIJDEN, DBOB 2015.

3 World Military Budgets 2016, d’après: Erich Gysling, InfoSperber, 21.2.2017